mercredi 16 novembre 2011

Discours du Président du Jury

CONCOURS POUR PRIMER LES MEILLEURS ECRIVAINS
Primer les meilleurs écrivains n'a jamais été la préoccupation de nos autorités politiques en charge de la culture depuis plusieurs décennies. Nous espérons qu'avec la création du Ministère de la Culture dirigé par un homme de culture, lui-même écrivain, les choses vont changer. C'est un souffle nouveau qui commence, c'est un autre soleil qui commence à briller pour éclairer le Tchad de la Renaissance.
Si nous jetons un regard rétrospectif sur la littérature tchadienne d'expression française qui a vu le jour en 1962 avec le dramaturge Palou Bebnoné, c'est grâce au concours théâtral interafricain lancé par RFI que ce dernier et tant d'autres ont émergé dans l'espace littéraire africain et francophone, les traductions traversent de loin les frontières.
Que ce soit les dramaturges tels que Maoundoé Naindouba, Baba Mousthapha, Koulsy Lamko ou les nouvellistes tels que Noël Nétonon Djékéry et autres, ces producteurs sont d’abord connus à l'étranger principalement en France et c'est après que leurs œuvres nous arrivent au Tchad.
RFI donne l'occasion à ces écrivains d'être primés, d'avoir des bourses d'études, leurs productions sont diffusées sur les ondes des radios ayant en partage la langue française.
Quant aux autobiographes, et ils sont nombreux, romanciers, conteurs, poètes, il faut dire que ces promoteurs de la littérature tchadienne n'ont pas de sponsor. Beaucoup d'entre eux avaient écrit mais ne trouvent pas facilement les maisons d'édition.

Antoine Bangui publie « prisonnier de Tombalmbaye » (1980), « Les Ombres de Kôh » chez Hatier, Nimrod publie « les jambes d'Alice » chez Actes Sud, Koulsy Lamko publie « La phalène des Collines » chez Lansmann, les autres publient en grande majorité leurs œuvres chez L'Harmattan en France.
Au Tchad, les maisons d'édition n’ont commencé à voir le jour que ce dernier temps parmi lesquelles les éditions SAO avec toutes les difficultés qu'elles rencontrent.
Nous saluons les efforts déployés par cette maison, encourageons les jeunes qui entourent Laring  Baou, initiateur de l'édition.
Les éditions SAO constituent une porte de sortie pour les écrivains tchadiens qui ont du mal à être édités à l'extérieur. Ce n'est pas parce que les Editions SAO publient sur place que nous devons perdre de vue la qualité. Nous devons prôner l’excellence que ce soit en français, arabe et même dans les langues nationales.
Nous encourageons les Editions SAO à tendre vers l'excellence pour mieux vendre l'image du Tchad sur le plan littéraire au monde.
Si votre œuvre n'est pas retenue, ça ne doit pas constituer un sujet de découragement pour vous qui avez postulé au concours lancé par les Editions SAO. Ça ne veut pas aussi dire que votre œuvre n'a pas de la valeur. Les Editions SAO vont organiser pour vous un atelier d'écriture qui vous permettra d'apprendre les techniques d'écriture. Elles sont les armes indispensables que vous aurez lors de votre formation pour une meilleure production. Comme dirait Boileau, « ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ».

Tout concours a ses règles à respecter. C'est ainsi que le jury qui a lu les 10 œuvres doit se prononcer en prenant en compte : la maîtrise de la langue, l'expression,          l'orthographe, les fautes grammaticales, la conduite de l’histoire, la description des personnages, etc.
C'est compte tenu de tous ces éléments que chaque membre du jury a attribué une note et l'ensemble des notes donne une moyenne qui permet de classer les candidats par ordre de mérite.
A l'unanimité, le jury que j'ai l'honneur de diriger à attribuer le premier prix intitulé « le prix Nimrod à l'œuvre de Kaar kaas sonn intitulé « Le prix des agneaux » sous la présence de l’écrivain Nimrod. L’œuvre sera publié aux Editions SAO.
Le jury a accordé une mention spéciale à l'œuvre de Brahim Guihimi Dadi, « Le prix d’un cadavre » qui sera publié aussi aux Editions SAO.
Aujourd’hui, les Editions SAO ont pris l’initiative à travers le prix Nimrod de nous faire découvrir non seulement les nouveaux talents mais ont honoré ainsi l’écrivain à travers toute sa production littéraire.
Demain, nous espérons que Laring Baou et son équipe nous feront découvrir d’autres talents et honoré d’autres écrivains tchadiens.
Au nom de mes collègues membres du jury, je vous remercie.

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